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Les couples grands amants de l’histoire – Mata Hari

Les amoureux et amants célèbres qui ont façonné notre imaginaire, et qui alimentent toujours nos fantasmes…
Petites histoires et savoureux secrets des amours célèbres.

Mata Hari

Pour ce second volet des grandes Love Story, nous parlerons d’amour passion; celui qui fait chavirer l’âme, et vous entraîne vers l’abîme… Je vous propose de découvrir, ou redécouvrir, cette amoureuse dont la vie se lit comme un roman : Mata Hari.
Mata Hari (1876; † 1917), de son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle, est une femme d’exception. Exceptionnelle par son destin dramatique, mais aussi par sa modernité à une époque où les femmes ne jouissaient pas de la liberté que l’on connait de nos jours.

‘M Greet’ la bourgeoise scandaleuse

Fille unique d’un riche marchand de chapeaux de Leeuwarden, aux Pays-Bas, et d’une mère javanaise, le teint mat de Margaretha la fait passer pour une Eurasienne. Enfant choyée, la petite que l’on nomme affectueusement ‘M greet’ montre un penchant précoce pour l’affabulation. Mais en 1889, tout bascule. L’entreprise de son père fait faillite, le couple Zelle se sépare peu après, et sa mère de décède huit mois plus tard.
A 15 ans, Margaretha entre à l’école normale de Leiden, dont elle est renvoyée… en raison de sa liaison avec le directeur! Elle a 19 ans quand elle répond à une annonce matrimoniale d’un capitaine de vaisseau de l’armée royale des Indes : «Officier de retour des Indes cherche jeune femme affectueuse pour mariage».

Une mariée volage

Rudolph MacLeod et sa fille

Rudolph MacLeod et sa fille’M greet’ se marie donc avec Rodolphe Mac Leod, un écossais de dix-neuf ans son aîné, alcoolique et violent. Le couple part bientôt pour les Indes néerlandaises (Indonésie) où la jeune épousée donne naissance à son deuxième enfant (photo). C’est au cours de son séjour dans les colonies qu’elle se prend de passion pour les danses balinaises, et donne libre court à son libertinage. Une jeune femme volage, un mari porté sur le rhum… cela n’augure rien de bon! De fait, Margaretha et son mari rentrent en 1903 en Europe puis se séparent.

M’ greet’ alias Mata Hari

Margaretha est donc célibataire, belle et a bien l’intention de se faire un nom. Elle s’installe à Paris et devient danseuse exotique sous le nom de ‘Mata Hari’ (l’œil de l’aube ou soleil en malais). Dès 1905, ses revues de danse trouvent rapidement leur public. A vrai dire, le Paris chic de la Belle Époque est fasciné par cette femme élancée qui exhibe lascivement ses charmes.La princesse javanaise, comme elle se nomme elle-même, se produit dans toute l’Europe.
Malgré tout son talent de comédienne, sa notoriété décline au profit d’autres danseuses. Si elle veut continuer à mener grand train, la belle brune doit trouver des bienfaiteurs… De 1908 à 1902, Mata Hari tire plus de revenus de ses activités de prostituée de luxe que de ses performances artistiques.

H 21 – l’espionne mondaine

Mata Hari en 1915

Nous sommes en 1914, la Première Guerre Mondiale éclate. Mata Hari a 38 ans. Elle vit à Berlin afin de préparer un spectacle qui ne verra jamais le jour. Gravement endettée, vieillissante, elle sait que sa carrière de demi-mondaine touchera bientôt à sa fin. Elle quitte l’Allemagne pour retourner aux Pays-Bas, pays neutre. Fin 1915, Karl Cramer, un officier du consulat allemand de Hollande, lui propose une grosse somme d’argent pour retourner à Paris et d’obtenir des informations confidentielles sur la France. Elle hésite, puis elle consent à endosser le rôle d’espionne. Elle devient ainsi l’agent H 21.

La prostituée amoureuse

C’est à Paris, à la fin de l’année 1916, qu’elle va rencontrer l’homme qui va changer le cours de son destin. Éprise d’uniformes, elle craque pour un jeune officier russe de 21 ans : Vadim Masloff.
Lorsque Vadim Masloff est blessé au combat et hospitalisé à Vittel, Mata Hari veut aller le retrouver au plus vite. Mais Vittel est une zone militaire interdite. Qu’à cela ne tienne! Mata Hari entre alors en relation avec le capitaine Ladoux, officier du contre-espionnage français. Celui-ci lui fournit l’autorisation de se rendre à Vittel, et lui promet 1 million de francs. Mais Mata Hari devra en payer le prix : espionner le Kronprinz allemand, l’un de ses anciens amants.
Au terme d’un voyage épique qui devait l’amener initialement en Allemagne, cet agent-double en jupons se retrouve à Madrid, où elle ne tarde pas à séduire la mauvaise personne… l’attaché militaire allemand, le major Kalle. Ce dernier transmet un câble à Berlin, intercepté par les Alliés. Y figure la phrase « l’agent H 21 s’était rendu utile ». Or, le nom de code H 21 est justement celui de Mata-Hari.Mata Hari ne se doutait certainement pas du jeu dangereux auquel elle avait prit part. Afin de retrouver l’amour de sa vie, elle rentre en France. Avec 1 million de francs, se dit-elle, elle pourra épouser son bel officier et vivre ses rêves…

Dernier acte de la Danseuse rouge

Mata Hari arrêtée
en 1917

Arrivée à Paris le 4 janvier 1917, elle est arrêtée le 13 février. Entre-temps, Vadim Masloff lui fait comprendre qu’il a l’intention de rompre. Surveillée par les services secrets français qui n’ont jamais eu confiance en elle, elle prend peur… et elle a raison.

Elle est enfermée à la prison pour femmes de Saint-Lazare. On la surnomme à présent la Danseuse rouge. Cette femme de mauvaise vie aux goûts de luxe dérange en ces temps difficiles où l’on manque de tout. L’opinion réclame des coupables, et des sanctions exemplaires… Au procès, rares sont les personnes qui veulent se souvenir d’avoir connu jadis Mata Hari. Vadim Masloff, l’amoureux inconstant va même qualifier celle qui a tout sacrifié pour lui d’aventurière! Un coup dur pour cette femme qui va être condamnée à être passée par les armes alors que le dossier d’accusation est presque vide.

Lorsque le peloton d’exécution se présente devant elle, le 15 Octobre 1917, elle refuse qu’on lui bande les yeux. Sa famille ne réclama pas le corps qui fut confié à la faculté de médecine de Paris puis incinéré. Il ne reste plus rien de Margaretha Zelle dont les cendres furent jetées dans une fosse commune.


C’est bien la première fois qu’on m’aura pour douze balles !

citation de Mata Hari avant d’être fusillée
Mata Hari fusillée – 1917

Epilogue :

Mata Hari était-elle une véritable espionne? Plusieurs historiens en doute…
Mata Hari fut plus une victime qu’une terrible espionne. Victime du contre-espionnage français qui fit croire qu’il venait d’arrêter une dangereuse traitresse, et que la patrie était bien défendue. Victime aussi du contre-espionnage allemand qui la livra à l’ennemi pour la punir d’être passée au service de Paris.
Mata Hari était-elle une femme moderne? Sans aucun doute!
Indépendante, cosmopolite, libérée… Elle adorait la mode, les hôtels luxueux et les sorties nocturnes. Mata-Hari est une femme qui s’est inventé un destin, comme les acteurs s’inventent une autre vie… Un esprit libre, certainement un peu naïf, victime de la morale de l’époque condamnant la liberté des mœurs. Bref, une femme de la Belle Époque qui s’éteint avec elle.

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